Bonjour, c’est Claire !
Cet article s’adresse aux amateurs de théâtre français classique,
plus particulièrement d’un écrivain de l’époque des Lumières,
favori de Louis XIV “Soleil”, à savoir Jean Racine.
Je voudrais vous présenter un roman récent qui s’intitule
Titus n’aimait pas Bérénice de Nathalie Azoulai.
Pour ceux qui connaissent Racine, c’est une référence directe
à la tragédie Bérénice de 1670.
Cette pièce est inspirée de l’histoire de l’empereur Titus –
relatée par Suétone (Vie des douze Césars) –
qui régna sur Rome de 79 à 81.
C’est lui qui prit la ville de Jérusalem.
Il tomba amoureux fou de la reine juive Bérénice,
mais finit par la renvoyer pour des raisons politiques,
lorsque son père meurt et qu’il doit régner sur Rome.
Il devient alors un empereur exemplaire, se remarie
avec une romaine noble, Marcia Furnilla,qui lui donne une fille.
Qu’en est-il de la pauvre reine Bérénice ?
C’est là que Racine fait parler la souffrance.
Le roman débute de nos jours, avec une histoire parallèle :
une Bérénice délaissée par un Titus qui rejoint sa famille légitime.
Abandonnée, la jeune fille décide de se plonger
dans la vie de Racine et nous offre alors
un récit dans le récit : l’ascension de Jean, élevé dans l’abbaye de Port-Royal, austère et lettré,
sa rencontre avec le roi Soleil, son ambition d’en devenir la plume, d’en faire l’apologie.
Sa vie de courtisan, puis ses remords, son retour à Dieu.
Une vie déchirée, passée à trouver un équilibre entre le vice et la piété.
Une magnifique fresque de la vie de cette époque, des personnages célèbres qui croisent le chemin de Racine :
Nicolas Boileau, Jean de Lafontaine, Molière et Corneille, bien sûr. L’Académie Française toute jeune (1635).
Ce roman a eu le Prix Médicis 2015.
L’auteure a fait l’école normale supérieure et est agrégée de Lettres Modernes.
C’est son cinquième roman.